miércoles, 11 de julio de 2007

Déclaration internationale des éditeurs indépendants


Déclaration internationale des éditeurs indépendants,
pour la protection et la promotion de la bibliodiversité

Paris, 1er au 4 juillet 2007

Préambule

Le rôle des éditeurs indépendants en tant qu’acteurs essentiels de la diffusion d’idées, de la construction de l’être humain est aujourd’hui partout dans le monde gravement compromis. La bibliodiversité – la diversité culturelle pour le livre – est en danger.

Les éditeurs indépendants sont en effet touchés de plein fouet par la globalisation économique, qui favorise la financiarisation de leur secteur, dominé aujourd’hui par des grands groupes qui possèdent les supports, les moyens de communication et de diffusion. La standardisation des contenus est en marche.

La recherche du seul profit pousse l’édition vers une marchandisation qui n’est pas compatible avec la création et la diffusion des biens culturels. Pourtant, le livre devrait être un bien public.

Face à ces menaces, nous, 75 éditeurs indépendants de plus de 45 pays – dont des représentants de collectifs regroupant au total plus de 465 maisons d’édition – réunis à Paris à la Bibliothèque Nationale de France du 1er au 4 juillet 2007 en Assises internationales de l’édition indépendante, réaffirmons notre volonté de résister et d’agir ensemble.

Nous nous inscrivons pleinement dans les principes de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’Unesco, entrée en vigueur le 18 mars 2007. Nous souhaitons, pour le secteur culturel qui est le nôtre, contribuer concrètement à sa mise en œuvre. Nous considérons que l’Alliance que nous formons est légitime à représenter et à défendre la bibliodiversité et l’édition indépendante, en particulier auprès des organismes internationaux et des États engagés dans l’application de la Convention et la mise en place de politiques nationales du livre et de la lecture.


Déclaration

Nous dénonçons tout d’abord avec force toute forme de censure, qu’elle soit directe, indirecte ou qu’elle relève de l’autocensure. Nous nous déclarons pleinement solidaires de tous nos collègues éditeurs, des auteurs et de tous les autres professionnels du livre qui subissent aujourd’hui encore des formes d’intimidation, des violences morales ou physiques, des peines d’emprisonnement, mettant en danger leurs activités – voire leur vie. Nous constatons par ailleurs le développement de formes de censure moins directes, qu’elles relèvent de causes administratives (blocages en douane, taxes arbitraires, etc.), juridiques et financières, ou qu’elles découlent d’un mécanisme d’autocensure. Les phénomènes de concentration et de financiarisation du secteur éditorial, des médias et des moyens de communication participent aussi directement ou indirectement au renforcement ou à la réapparition de formes de censure.

Nous constatons que les lois antiterroristes et sécuritaires ont amoindri depuis quelques années la liberté d’expression partout dans le monde ; nous entendons lutter contre cette dégradation.

Nous sommes particulièrement alarmés par le manque de circulation des œuvres et des idées d’une culture à l’autre, notamment à travers le livre. Nous constatons par exemple que très peu de livres sont traduits vers l’anglais et vers l’arabe, alors que l’essentiel des traductions est issu d’œuvres du monde anglophone. Nous redoutons un repli identitaire et l’instauration durable d’une pensée dominante. Nous demandons unanimement et solennellement la mise en place urgente de fonds et d’aides à la traduction destinés avant tout aux éditeurs indépendants. Nous demandons à tous les États, à tous les pouvoirs publics, à tous les mécènes de mobiliser en urgence des ressources en faveur de traductions d’ouvrages, pour participer à la réinvention et au renforcement des liens entre les communautés humaines.

Nous restons convaincus que les coéditions représentent aussi un instrument utile au dialogue interculturel – principalement lorsqu’elles sont le fruit d’un engagement collectif se traduisant par des accords commerciaux solidaires. Nous nous engageons à poursuivre notre réflexion – enrichie par nos pratiques – sur la notion de « livre équitable ».

Nous nous déclarons en faveur de la souveraineté des États en matière de politiques culturelles, politiques qui ne doivent toutefois pas nuire à la liberté d’expression et aux droits humains. Il faut que soit respecté, défendu, appliqué un droit souverain autorisant l’établissement de politiques et de lois en faveur du livre, protégeant et assurant la promotion des industries culturelles indépendantes. Cette souveraineté pourrait par exemple permettre l’instauration de lois fixant un prix unique, la mise en place d’encouragements fiscaux, le développement des bibliothèques et de la lecture publique, la protection et la promotion des librairies indépendantes, les achats publics de livres produits localement, l’instauration de tarifs préférentiels nationaux sur le transport des livres.

Le livre et l’édition font partie d’un héritage culturel local mais aussi universel ; la diffusion des œuvres doit passer de façon prioritaire – surtout lorsque les niveaux de développement sont inégaux – par la coédition solidaire et la cession de droits. Nous encourageons également la publication en langues locales ou minoritaires ; nous nous déclarons solidaires des éditeurs oeuvrant en leur faveur.

Nous demandons la révision de l’accord de Florence. Nous ne sommes pas opposés au principe de la libre circulation des livres ; malheureusement elle s’opère trop souvent en défaveur des marchés et des industries locales et nationales. Il faut compenser les échanges déséquilibrés entre les pays fortement exportateurs de livres et les pays destinataires.

Nous appelons les associations ou les organismes institutionnels engagés dans le don de livres à la vigilance, afin que leurs activités ne pénalisent pas l’édition locale. Nous estimons qu’il est urgent de repenser le don de livres et ses mécanismes, de lui donner un nouveau sens, une modernité.

Il est impératif que les éditeurs indépendants puissent accéder aux marchés publics de leur pays. L’édition scolaire doit être prioritairement confiée aux éditeurs locaux indépendants, à la fois pour des raisons de développement économique de l’édition, mais aussi parce qu’il est crucial que les contenus soient conçus et produits localement.

Il nous semble essentiel que soit créé un environnement fiscal favorable à l’industrie du livre. Il s’agit en particulier d’adopter des taxes réduites sur le livre, mais aussi de détaxer au maximum l’importation des matières et des matériels essentiels à la fabrication du livre. Nous déplorons malheureusement que le protocole de Nairobi ne soit pas signé, ratifié ou respecté par tous.

Nous voulons réaffirmer notre interdépendance avec les acteurs de la chaîne du livre, les auteurs, les traducteurs, les libraires et les bibliothécaires. Nous nous sentons en particulier engagés dans une véritable communauté de destin avec les libraires indépendants. Nous n’oublions pas que les libraires indépendants sont, comme leurs homologues éditeurs, des agents culturels et sociaux fondamentaux pour l’information et la formation des personnes. Les éditeurs et les libraires doivent travailler ensemble à rendre visible leur indépendance et sa signification.

Dans certains pays, la distribution est en pleine dérégulation du fait de la concentration, menaçant ainsi toute la chaîne du livre. Nous appelons à la régulation des structures existantes et à la mise en place de structures alternatives de diffusion et de distribution.

Les bibliothèques publiques sont un maillon à part entière de la chaîne du livre ; par les acquisitions d’ouvrages, elles doivent refléter la diversité culturelle et permettre le renforcement de l’édition locale tout en remplissant leur rôle social de formation des lecteurs.

Il est fondamental que soient conçues et appliquées des lois équilibrées en matière de droits d’auteur – lois permettant à la fois de protéger les droits des créateurs tout en garantissant l’accès à la connaissance. Il s’agit avant tout d’empêcher le monopole de la connaissance et une trop grande appropriation privée du savoir. Par ailleurs, l’accès aux nouvelles technologies est fondamental ; elles seront essentielles à la bibliodiversité.

Nous sommes conscients que, tout en luttant et revendiquant nos droits, il nous faut affirmer dans le même temps nos devoirs et nos responsabilités – qu’elles soient culturelles, sociales ou environnementales.

Au terme de ces quatre journées de travail en commun, nous constatons de nouveau que notre Alliance est un espace précieux de rencontres humaines, de dialogues et d’échanges culturels, de partages d’expériences, de mises en commun des savoir-faire professionnels, de conceptions et de mises en œuvre de projets éditoriaux innovants, d’élaborations d’actions de plaidoyer utiles à l’édition indépendante et à la bibliodiversité. Nous avons pleinement conscience d’être les acteurs premiers de nos projets et de nos réflexions.

Enfin, nous appelons les éditeurs indépendants, partout dans le monde, à se regrouper, au niveau national, mais aussi au niveau régional et international, dans des associations et des collectifs permettant de mieux défendre nos droits, de faire entendre nos voix. Ensemble, avec l’appui des pouvoirs publics, des mécènes, des organisations internationales, nous entendons continuer à défendre et à promouvoir l’édition indépendante et la bibliodiversité.

Paris, mercredi 4 juillet 2007








38, rue Saint-Sabin – 75 011 Paris (France) – Tel. 00 33 (0)1 43 14 73 66 – www.alliance-editeurs.org

Liste des signataires


Sindhu ABEBE, Éditions Sindhu, Éthiopie

Nouri ABID, Éditions Med Ali, Tunisie

Joachim ADJOVI, Association Afrilivres, Bénin – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 55 maisons d’édition d’Afrique francophone au sud du Sahara

Silvia AGUILERA, Lom editorial, Chili

Bahman AMINI, Éditions Khavaran, Iran – France

Marie-Agathe AMOIKON FAUQUEMBERGUE, Éditions Éburnie, Côte d’Ivoire

Pascal ASSATHIANY, Éditions du Boréal, Québec – Canada

Bichr BENNANI, Tarik éditions, Maroc

Pierre BERTRAND, Éditions Couleur livres, Belgique

Dominique BIGOURDAN, Éditions Sang de la Terre, France

Joseph BOU AKL, Éditions Dar Al-Farabi, Liban

Isabelle BOURGUEIL, L’or des fous éditeur, France

Indu CHANDRASEKHAR, Tulika Books, Inde

Russell CLARKE, Éditions Jacana, Afrique du Sud

Sandro COHEN, Editorial Colibrí, Mexique

Gilles COLLEU, Éditions Vents d’ailleurs, France

Arielle CORBANI, Éditions de l’Atelier, France

Germán CORONADO, Ediciones Peisa, Pérou

Ana DANIELI, Ediciones Trilce, Uruguay

Héctor DINSMANN, Libros de la Araucaria, Argentine

Serge DONTCHUENG KOUAM, Presses Universitaires d’Afrique, Cameroun

Jacques DOS SANTOS, Edições Chá de Caxinde, Angola

Iñaki EGAÑA, Éditions Txalaparta, Pays Basque – Espagne

Fatma EL BOUDY, Elain Publishing, Égypte

Josemari ESPARZA, Éditions Txalaparta, Pays Basque – Espagne

Marc FAVREAU, The New Press, États-Unis d’Amérique

Araken GOMEZ RIBEIRO, Éditions Contra Capa et Liga Brasileira de Editores (LIBRE), Brésil – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 100 maisons d’édition

Müge GURSOY SOKMEN, Éditions Metis, Turquie

Agnès GYR-UKUNDA, Éditions Bakame, Rwanda

Sofiane HADJADJ, Éditions Barzakh, Algérie

Pablo HARARI, Ediciones Trilce, Uruguay

Susan HAWTHORNE, Spinifex Press, Australie

Jutta HEPKE, Éditions Vents d’ailleurs, France

Dorothée-Gérard HOUESSOU, Les éditions du Flamboyant, Bénin

Federico IBÁÑEZ, Association Bibliodiversidad, Espagne – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 129 maisons d’édition

Guido INDIJ, la marca editora et Los Editores Independientes de Argentina por la Diversidad Bibliográfica (EDINAR), Argentine – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 33 maisons d’édition

Yasmin ISSAKA, Éditions Graines de pensées, Togo

Aline JABLONKA, Éditions Charles Léopold Mayer, France

Ivana JINKINGS, Boitempo Editorial, Brésil

Renate KLEIN, Spinifex Press, Australie

Hamidou KONATÉ, Éditions Jamana, Mali

Octavio KULESZ, Libros del Zorzal, Argentine

Béatrice LALINON GBADO, Éditions Ruisseaux d’Afrique, Bénin

Alvaro LASSO, Éditions estruendomudo, Pérou

Anne LIMA, Éditions Chandeigne, France

Sami MENIF, Cérès éditions, Tunisie

Ritu MENON, Éditions Women Unlimited et Independent Publishers’ Group, Inde – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 10 maisons d’édition

Anita MOLINO, Federazione Italiana degli Editori Indipendenti (FIDARE) Italie – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 87 maisons d’édition

Julie MONGEAU, Les éditions écosociété, Québec – Canada

Auguste MOUSSIROU-MOUYAMA, Les éditions du Silence, Gabon

Pablo MOYA, Alianza de Editoriales Mexicanas Independientes (AEMI), Mexique – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 15 maisons d’édition

Aïda et Nabil MROUEH, Éditions Al-Intishar, Liban

Jean-Claude NABA, Sankofa & Gurli éditions, Burkina Faso

Abdeljalil NADEM, Éditions Toubkal, Maroc

Lidio PERETTI, Editora Vozes, Brésil

José Antonio QUIROGA, Plural Editores, Bolivie

Claude RABENORO, Éditions Tsipika, Madagascar

Marie-Michèle RAZAFINTSALAMA, Presse Edition et Diffusion, Madagascar

Jean RICHARD, Éditions en bas, Suisse

Juan Carlos SÁEZ, Editores de Chile (EDIN), Chili – collectif d’éditeurs indépendants regroupant 35 maisons d’édition

Rodney SAINT-ÉLOI, Éditions Mémoire d’encrier, Haïti – Canada

Asdrúbal SÁNCHEZ, Editorial Laboratorio Educativo, Venezuela

André SCHIFFRIN, The New Press, États-Unis d’Amérique

Virginie SÉGUINAUD, Éditions Donniya, Mali

Abdulai SILA, Ku Si Mon Editora, Guinée Bissau

Paulo SLACHEVSKY, Lom Editorial, Chili

Bernard STEPHAN, Les éditions de l’Atelier, France

José TAVARES, Éditions Campo das Letras, Portugal

Roger TAVERNIER, Éditions Emina Soleil, France

Susannah TREFGARNE, Zed Books, Royaume-Uni

Abdón UBIDIA, Editorial El Conejo, Équateur

Marcelo URIBE, Ediciones Era, Mexique

Jacqueline WAGENSTEIN, Colibri Books, Bulgarie

Cristina WARTH, Pallas Editora, Brésil

XUE Kuisong, Éditions Sanlian, Chine

martes, 10 de julio de 2007

DISTRIBUCIÓN DEL INGRESO EN CHILE RADIOGRAFÍA DE UN ENFERMO GRAVE (Herman Schewenber y Diego R. Maltrana)

Este trabajo propone varias innovaciones en los enfoques convencionales para estudiar la distribución del ingreso en los países latinoamericanos, y se sirve de esas metodologías para dar un cuadro más preciso de la realidad chilena. Estas nuevas precisiones cuantitativas llevan a la conclusión principal de que nuestra distribución es tan mala como lo anunciaban estudios más sencillos –probablemente peor–, y que además no ha mejorado prácticamente nada en el período democrático post-Pinochet.

Los instrumentos matemáticos y estadísticos modernos que se aplican en este estudio abren el terreno a investigaciones más avanzadas, en las que se comprendan mejor las relaciones estructurales profundas que determinan una cierta distribución del ingreso y no otra, y que permitan estrategias públicas y privadas que conlleven una mejoría paulatina pero sostenida de la distribución, sin alterar los equilibrios macroeconómicos indispensables. También se insinúan aquí aplicaciones similares a las vigentes en países desarrollados, que analizan simultáneamente la distribución del ingreso, la riqueza y el capital humanos, así como las correlaciones que existen entre ellos.

Aunque el presente estudio no es exhaustivo, agrega mucho peso a aquellas líneas de investigación que no se resignan a aceptar que estamos condenados a la inequidad, y que nos hemos movido en un programa económico óptimo. Por el contrario, los caminos de investigación están abiertos, y los instrumentos existen para armonizar las estrategias de crecimiento con las de equidad de una manera mucho más efectiva que la lograda hasta ahora.

CIENCIA Y TECNOLOGÍA EN LAS REGIONES DE CHILE (Luis Cisternas y Patricio Morales)

Chile se ha planteado transitar hacia una sociedad basada en el conocimiento, en la cual es una cuestión central la generación de conocimiento científico y tecnológico. Los informes internacionales de competitividad coinciden en que uno de los puntos débiles del país es precisamente la capacidad de desarrollar tecnología propia.

En este nuevo escenario, el papel que deben jugar las regiones se hace evidente. Gran parte de los desarrollos o encadenamientos productivos ocurren donde existe demanda, y dado que son las regiones las principales generadoras de productos naturales –base de nuestra economía– es ahí donde se requieren innovaciones para mejorar nuestra competitividad. La minería y el desierto en el norte, los alimentos y el vino en las regiones centrales, la actividad silvoagrícola y el desarrollo de polímeros en el sur, son experiencias que requieren de soluciones locales, de esfuerzos compartidos entre los diferentes actores regionales y nacionales.

Este libro está creado en base a las ponencias del seminario “Ciencia y tecnología en las regiones de Chile”, que se realizó en Antofagasta los días 20 y 21 de abril de 2006, organizado por la Universidad de Antofagasta. De entre éstas, seleccionamos las que a nuestro juicio son más representativas de la realidad del desarrollo regional de nuestro país, y sumamos también algunas contribuciones complementarias que fueron escritas con posterioridad. En una primera parte compilamos diversas miradas a la actividad científica y tecnológica tanto nacional como regional, en una segunda agrupamos la experiencia de tres centros regionales vinculados al desarrollo de la ciencia y la tecnología, y en una tercera detallamos la investigación científica y tecnológica en universidades regionales, que al día de hoy se erigen como las bases del desarrollo científico y tecnológico de las distintas localidades de Chile.